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Low-tech & Réfugiés s’implante dans les Alpes, à Briançon, ville de haute-montagne frontalière entre l’Italie et la France ! Après l’impact obtenu dans le plus grand camp de migrant.e.s de l’Union Européenne, le projet se duplique en s’adaptant au territoire briançonnais.
1. LES EXILÉ.E.S À BRIANÇON
2. LE POTENTIEL DES LOW-TECHNOLOGIES
3. UNE ACTION ADAPTÉE À CHAQUE CONTEXTE
4. LE PROJET : LOW-TECH & RÉFUGIÉS BRIANÇON
5. LES PREMIERS ATELIERS
6. REJOIGNEZ L’AVENTURE ÉCO-SOLIDAIRE !
Avec son projet Low-tech & Réfugiés, l’association EKO! donne aux réfugié.e.s et demandeurs d’asile les moyens de répondre par e.lle.ux-mêmes à leurs besoins actuels et futurs, de manière autonome, conviviale et durable.
Après la réussite de son intervention depuis janvier 2018, sur l’île grecque de Lesbos, porte de l’Europe côté Turquie, où se trouve le plus grand camp de réfugié.e.s de l’Union Européenne (où attendent plus de 16 000 demandeurs d’asile!), le projet Low-tech with Refugees essaime. En effet, l’action de Low-tech with Refugees bénéficie à plus de 1 000 personnes par mois avant la crise de mars dernier : participant.e.s d’ateliers, stagiaires de formations, utilisateur.ice.s du Low-tech Makerspace, etc. Découvrez l’article de juillet 2018 qui raconte les origines du projet !
Le nouveau terrain d’action de Low-tech & Réfugiés ? Le Briançonnais et ses cols de haute-montagne par lesquels les exilé.e.s traversent la frontière pour passer de l’Italie à la France et potentiellement s’y installer.
1. LES EXILÉ.E.S À BRIANÇON
Territoire alpin de haute-montagne au croisement de cinq vallées, la ville de Briançon est située à la frontière franco-italienne. De jour, les touristes y skient, y randonnent, y grimpent et y pratiquent toutes sortes de loisirs d’extérieur. De nuit, ce sont les migrant.e.s qui tentent de passer par les cols de l’Échelle (situé à 1746 m d’altitude et accessible par une petite route de montagne très enneigée l’hiver et donc fermée à la circulation) et par celui de Montgenèvre (1850 m d’altitude, passage fréquenté de l’axe autoroutier Turin-Marseille).
Depuis 2017, Briançon, petite ville d’environ 11 000 habitant.e.s a vu passer plus de 10 000 exilé.e.s. Nombre d’entre eux sont des mineur.e.s non-accompagné.e.s. Même si l’origine principale des exilé.e.s a évolué depuis le début des arrivées (davantage dernièrement d’arrivées de personnes de nationalités afghanes, iraniennes, algériennes, etc.), la majorité de ces exilé.e.s sont francophones, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest. Le renvoi des migrants vers l’Italie induit à accroître le nombre de tentatives du passage frontalier et à emprunter des chemins toujours plus escarpés. Quatre personnes ont déjà perdu la vie en tentant la traversée.
Une fois arrivées à Briançon, ils.elles trouvent un peu de répit. Grâce à une forte mobilisation citoyenne locale, soutenue notamment par l’association Tous Migrants, et l’association Refuges Solidaires (qui gère un lieu d’hébergement d’urgence), il.elle.s sont accueilli.e.s aussi dignement que possible.
Les migrant.e.s qui arrivent sont jeunes, la plupart envisagent de construire leur vie en France. C’est donc un moment crucial d’intégration dans une nouvelle culture et de projection dans un métier, nouveau ou en continu de leurs expériences passées.
“[C’est] essentiel pour moi de rencontrer des personnes, construire des souvenirs heureux et de découvrir des choses que je pourrai réutiliser personnellement.”
Ebou JOBE, bénéficiaire-acteur de Low-tech & Réfugiés, exilé gambien
C’est pour s’engager pour une solidarité qui intègre le transition écologique, que Marjolaine BERT, fondatrice de ces projets, a décidé de lancer les activités à Briançon :
“Après avoir agi de nombreuses années à l’étranger et notamment lancé l’action à Lesbos, agir à Briançon prend pour moi un sens particulier car j’en suis originaire. Agir en bas de chez soi est particulièrement efficace car l’on maîtrise le contexte, et les réseaux préexistants n’attendent qu’à être activés. Pas besoin de prendre l’avion pour passer à l’action, quand la solidarité et la rencontre peuvent se construire de manière efficiente et cohérente en bas de chez soi !”
Marjolaine BERT, fondatrice de Low-tech & Réfugiés et présidente de l’association EKO!
EKO! privilégie une approche systémique en s’appuyant sur la cohérence de la low-tech. Cet univers, d’abord connu par les acteurs de la transition écologique et les makers, a le potentiel de fournir une réponse aux problèmes sociaux indissociables du contexte environnemental.
2. LE POTENTIEL DES LOW-TECHNOLOGIES
La low-technologie ? Par opposition à la high-tech, c’est un ensemble de techniques et pratiques simples, accessibles, économes, durables et répondant à des besoins essentiels. La low-tech est aussi une philosophie qui donne la part belle à l’innovation pour répondre aux enjeux sociétaux.
Les savoir-faire low-tech permettent de répondre à nos besoins de base : accès à l’eau, à l’alimentation, à l’énergie, à un habitat sain et décent, etc. Plus concrètement, cela peut prendre la forme de l’amélioration de son confort thermique grâce au soleil, la réparation d’un vélo pour pouvoir se déplacer… Par l’utilisation des matériaux de récupération, réparables, ils minimisent notre impact sur les écosystèmes, s’inscrivant par conséquent dans une démarche de résilience environnementale.
Que l’on soit exilé.e ou non, avoir la capacité à être autonome apporte sécurité et dignité. Elle permet d’explorer une forme de solidarité qui positionne les bénéficiaires dans des rôles d’acteur.ice.s, loin du schéma conventionnel de solidarité caritative. C’est par l’action et la création que les personnes répondent à leurs problématiques.
La résilience des individus va de pair avec une résilience sociétale. Cela fait donc sens, à l’heure de la crise climatique et de la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, d’intégrer les enjeux environnementaux dans l’action solidaire. C’est une sensibilisation par l’action à une sobriété choisie et une simplicité volontaire, qui induisent une baisse de l’empreinte environnementale, de l’impact carbone et de la pression sur les ressources, à l’origine de nombreux exils.
3. UNE ACTION ADAPTÉE À CHAQUE CONTEXTE
Depuis mars 2020, l’action de ‘Low-tech with Refugees Lesbos’ est suspendue du fait de violences envers les exilé.e.s et volontaires. Par ailleurs, le confinement des camp de Lesbos, mis sur le compte de la crise sanitaire du Covid-19, est prolongé de manière répétée. En parallèle, l’équipe de Low-tech & Réfugiés déploie son énergie sur d’autres territoires et se développe à Briançon et Marseille, à d’autres stades du parcours migratoire.
Le principal objectif du projet pour les réfugié.e.s dans les camps grecs est de faire face à la situation d’urgence humanitaire en permettant aux personnes de répondre à leurs besoins physiologiques et d’améliorer leurs conditions de vie dans les camps par l’utilisation des low-tech. Ceci ce traduit par des ateliers et un accès au Low-tech Makerspace à l’intersection des camps de Moria et de Kara Tepe.
En France, où le besoin est davantage l’insertion socio-professionnelle, les activités visent à faire découvrir des savoir-faire, à valoriser et renforcer des compétences préexistantes, à permettre la rencontre, et à construire un projet professionnel :
4. LE PROJET : LOW-TECH & RÉFUGIÉS BRIANÇON
Low-tech & Réfugiés Briançon agit pour favoriser l’autonomie, la dignité et la confiance en soi des exilé.e.s. Dans cet objectif, le projet oeuvre à la sensibilisation et à la professionnalisation par les low-technologies. Les ateliers de l’été 2020 permettent d’introduire le projet et la démarche dans la vallée.
“Pendant les ateliers, chacun.e a l’opportunité de transmettre ses savoir-faire, ainsi, les exilé.e.s sont revalorisé.e.s et peuvent se projeter dans un métier construit autour de leurs compétences. D’autant plus que ces connaissances s’inscrivent déjà dans un respect de l’environnement et des humains, ce qui donne un sens à leur mobilisation pour la construction d’un avenir résilient.”
Eléa LASCOURRÈGES-BERDEÜ, coordinatrice de Low-tech & Réfugiés Briançon
Quelles actions pour l’équipe d’EKO! avec Low-tech & Réfugiés Briançon ?
- Des ateliers hebdomadaires de découverte et pratique de métiers d’avenirs tels que l’apiculture, le maraîchage, le travail du bois, etc. Les systèmes construits nécessitent souvent une pluridisciplinarité des participant.e.s et des formateur.ice.s. (par exemple : la construction d’un chauffe-eau solaire requiert une ossature bois, un circuit d’eau et des principes physiques mobilisant respectivement un menuisier, un plombier, etc.) En même temps, les participant.e.s sont sensibilisés à la finitude des ressources et à notre impact sur les écosystèmes.
- Des formations, notamment une formation certifiante au design en permaculture en 2021. Le but est de développer les compétences professionnelles des exilé.e.s dans les domaines des low-techs et de la permaculture, visant ainsi l’intégration dans ces métiers. Ces formations agissent tant pour renforcer les compétences, que pour valider les acquis de l’expérience.
- En parallèle à ces deux activités, un suivi et un accompagnement continu à l’insertion socio-professionnelle vers des métiers d’avenir est apporté par l’équipe de Low-tech & Réfugiés. Lors de séances collectives et individuelles, les participant.e.s sont aiguillé.e.s dans la construction de leurs projets professionnels et de vie. Cela permet notamment d’orienter les bénéficiaires vers d’autres structures ressources partenaires : hébergement, aide juridique, formation, emploi, etc.
Ces actions ont pour but, d’abord, l’amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires. Une solidification du projet professionnel, tant dans leur ambition, leur réalisme et leur concrétisation, participe à réduire le stress dû à la recherche d’emploi. Enfin, l’impact indirect de l’augmentation de l’intérêt pour les métiers d’avenir, est l’augmentation à long terme du nombre de travailleur.euse.s actif.ve.s dans ces secteurs.
“Je suis très intéressé par ces ateliers parce qu’ils présentent des métiers dont les humains et la planète ont besoin. C’est aussi un moyen d’apprendre à s’en sortir avec peu de moyens financiers, par exemple, pour le chauffe-eau solaire, l’énergie du soleil est gratuite, donc c’est ça en moins sur la facture d’électricité.”
Boubacar DEMBELE, bénéficiaire-acteur de Low-tech & Réfugiés Briançon, exilé Malien
5. LES PREMIERS ATELIERS
Le premier atelier organisé dans le Briançonnais a accueilli 23 participants de 14 nationalités. C’est donc dans le Faire ensemble que la rencontre interculturelle a pu se faire, et notamment dépasser les barrières linguistiques. Au programme : construction d’un mur en pierres sèches, fabrication d’une mosaïque, d’un escalier en rondins de bois, et plantation d’un patch de pommes de terres en respectant les principes agroécologiques.
La pédagogie en action : on apprend en faisant. Il n’y a pas de dichotomie local.e/exilé.e, la seule présente est la relation apprenant.e/formateur.ice. Et encore, tout le monde y apprend quelque chose par la pédagogie interactionnelle : on apprend en collaborant avec l’autre. L’approche est aussi intégrée : on apprend en tissant des liens.
Deuxième exemple, deuxième atelier : l’apiculture !
Fortement sollicitée lors des rencontres préliminaires d’évaluation des besoins avec les futur.e.s participant.e.s, tous ont pu y découvrir les composantes du métier d’apiculteur. Les rôles des divers habitants de la ruche, la fabrication du miel, de la gelée royale et de la propolis, tout (ou presque!) a été détaillé. Après des explications théoriques essentielles par le formateur, Sylvain, passage à l’action ! Et bien sûr, pour finir : dégustation !
“Dans ma pratique de facilitateur d’atelier avec Low-tech & Réfugiés, je suis à la fois apprenant, apprenti et formateur. C’est la surprenante émergence des compétences, savoirs et savoir-faire de chacun qui est exaltante. La joie et l’engouement qui ressort me nourrit et me donne un énorme enthousiasme pour continuer cette pratique.”
Sylvain EYMARD, formateur en permaculture
En plus des intervenant extérieurs qualifiés et expérimentés, les ateliers offrent l’opportunité aux participants de partager leurs savoir-faire entre eux. Le schéma de ‘l’européen-enseignant versus non-européen-apprenant’ est cassée, pour laisser la place à un apprentissage mutuel par l’inter-action.
“Je suis menuisier et je vais prochainement me former pour devenir charpentier donc je me réjouis de pouvoir transmettre ce que je sais pendant les ateliers.”
Ebou JOBE, bénéficiaire-acteur de Low-tech & Réfugiés, exilé Gambien
Ces moments sont ceux pour lesquels l’équipe de Low-tech & Réfugiés s’engage : des moments d’émerveillement, des prises de passion pour des métiers d’avenir, qui donnent espoir et optimisme en la possibilité de poursuivre un métier-passion dans le secteur du développement durable.
“Nous organisons les ateliers dans l’esprit low-tech : Pour les repas, on récupère les invendus de boulangerie ou on fait les fins de marchés. Le reste on l’achète en Biocoop. On réussit donc à concocter à moindre frais de chouettes repas, végétariens et équilibrés. Nos dernières recettes : un babaganouche, des légumes rôtis, du houmous, une salsa, un mafé… Pour les matériaux aussi, on s’appuie un max sur la récupération. Et pour les outils, c’est surtout de l’emprunt, grâce aux réseaux d’entraide, nos partenaires et des personnes généreuses qui veulent faire leur part.”
Jack HICKEY, organisateur bénévole des ateliers
Chacune de ces actions a un impact démultiplié, si les bénéficiaires-acteurs partagent à leur tour leurs expériences et apprentissages, comme ce qui est le cas depuis début 2018 à Lesbos : impliquer les participants dans des rôles d’animateurs, former des formateurs, essaimer sur de nouveaux territoires…
“Je participe à ce qui me permet de découvrir plusieurs savoir-faire, en plus de [l’]électricité. Et si un jour j’en sais assez sur un savoir-faire, je voudrai aussi le transmettre à mon tour.”
Boubacar DEMBELE, bénéficiaire-acteur de Low-tech & Réfugiés Briançon, exilé malien
Ces activités sont en cours de duplication à Marseille, lieu de passage et d’intégration important en Méditerranée ! Les ateliers commencent ce mois-ci, et dans la même logique que le projet de Briançon, une formation au design en permaculture est en cours de planification pour la fin 2020.
6. REJOIGNEZ L’AVENTURE ÉCO-SOLIDAIRE !
Rejoignez l’aventure de EKO! et son projet Low-tech & Réfugiés à Lesbos, Briançon … et très bientôt Marseille !
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Pour prendre part à Low-tech & Refugiés, contactez Marjolaine Bert, fondatrice-coordinatrice de Low-tech with Refugees et présidente d’EKO!: contact@asso-eko.org & bert.marjolaine@gmail.com.
Nous, c’est Marjolaine, Eléa, Constance, Sylvain, Jack, Josh, Sam, Carlotta… et vous ?
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EKO! est une association française reconnue d’intérêt général, qui porte des projets positifs et innovants dans les domaines du développement durable et de la solidarité internationale. Elle favorise les épanouissements et les résiliences individuels et collectifs respectueux de la nature et des cultures.